»Fureurs utérines de Marie-Antoinette«
(1791)
Hier ein Auszug aus »Fureurs utérines de Marie-Antoinette, femme de Louis XVI«:
»D'Artois, Coigny, Rohan, je chante vos exploits:
Pudeur défent d'oser, amour me dit que j'ose
Au dernier j'obéis. Faire cocu les rois,
Les servir, n'est-ce pas joindre au laurier la rose?
(...)
Pour un des plus ardens, un jour son cœur parla;
Il était question déjà d'une amourette
Avec le beau Coigny, lorsque d'Artois entra.
Au lendemain sans doute on remit la partie.
D'Artois sur ce beau fils s'expliqua vertement:
La reine s'excusa, jura dessus la vie,
Qu'elle n'aurait jamais que lui pour son amant.
A ce tendre discours elle joignit la preuve,
En couvrant de baisers le joujou de Charlot:
Fouts-moi, mon bel ami, fais sur moi toute épreuve.
Amour de la folie emprunta le grelot,
Et voilà mon Charlot qui la fout de plus belle:
Il épuise le vieux, le moderne Arétin,
Il va du con au cu, de la bouche à l'aisselle,
De l'aisselle, il retombe et part sur un tétin,
Il crut avoir par-là le cœur de sa Toinette.
Vainement on échappe à son funeste sort.
Bientôt ce beau vainqueur va savoir sa défaite
Il la dut au caprice. Un jour souffrant trop fort
Pour accoucher, Toinon promit, jura qu'un homme
N'aurait, tant beau fût-il, près d'elle aucun accès.
Elle maudit Adam, le diable, Eve et la pomme,
Et donne à Polignac son coeur et ses attraits.
De ses belles d'honneur, Jule était la plus belle,
Jule de ses talents vite instruisit Toinon.
Toinon suivit de près son lubrique modèle,
Et mieux que lui bientôt fut feuilleter un con.
La cour ne tarda pas à se mettre à la mode;
Chaque femme à la fois fut tribade et catin:
On ne fit plus d'enfant, cela parut comode:
Le vit fut remplacé par un doigt libertin.
De-là tous ces cadeaux qui ruinent la France,
La moindre camériste, un miroir chiffonné,
Dès qu'il branlait Toinon, devenait d'importance.
On avait cet honneur pour peu qu'on fût bien né.
(...)
Charlot pour oublier son amoureuse peine;
A Gilbraltar s'en va courir d'autres hasards.
Toinon parut sensible à cette prompte fuite;
En tribade, avec Jule elle s'en consola.
Elle changea de ton, sans changer de conduite:
Louis s'en aperçut et la complimenta.
La reine, par égard, eut une complaisance,
Ce qui la mena loin. Le roi, cette fois-là,
Fut réellement épris, entra si bien en danse,
Qu'il ne put la rater. On s'en étonnera:
Mais par miracle, ou non, Louis fit bien les choses:
Pour un moment, Toinette oublia Polignac;
Et le serpent lui plut enveloppé de roses.
(...)
En fouteur vigoureux, Coigny déchargea l'âme.
Toinon rend coup pour coup, et ne peut résister:
Par les plus beaux baisers elle prouve sa flâme,
Et l'inondant de foutre, elle ose l'imiter.
(...)
Quel triomphe pour lui ! quels doux moments pour elle!
Quel bonheur pour tous deux ! Complaisante Toinon,
Voluptueux Coigny, l'amour vous ensorcelle,
Vous déchargez ensemble à perdre la raison;
Vous êtes seuls au monde, et foutez pour la France.
Adieu le jeu du doigt, tribade Jule, adieu.
Il ne faut plus penser à cette jouissance,
Se branler est d'un homme, enconner est d'un dieu.
Votre couple amoureux trois fois décharge ensemble,
Trois fois en fait autant avant de se quitter:
A peine séparés, même objet les rassemble.
Polignac les surprend, murmure, ose éclate,
Menace même au point que le Duc se retire.
Toinon veut se fâcher, mais Jule adroitement
Fait tomber le discours sur l'amour, son délire,
Et parle avec le doigt à son tempérament.
La reine avec plaisir en sent tout le mérite,
Renonce à tout mortel et pour la seconde fois;
Trousse, patine, enfin branle la favorite,
Avouant que les vits ne valent pas les doigts.
De Coigny cependant rien ne défit l'ouvrage,
Les caresses de Jule et la lascive main,
En vain de la nature insultèrent l'ouvrage,
Au compte de Louis arrive un gros Dauphin,
Juste au bout de neuf mois, à dater de l'époque
Où Coigny le jeta dans le moule royal.
Le roi se félicite, et la reine s'en moque:
La France le nourrit, tout n'en va que plus mal.
Toinon pendant ce temps, pour enrichir sa bonne
Pour fournir au besoin de caprices divers,
Met à prix ses faveurs, courtise la Calonne,
Et dans tous ses plaisirs fait entrer l'univers
Polignac, épuisé, eut une maladie;
La reine sur l'instant répandit quelques pleurs.
La Mothe avait été maîtresse en tribadie,
Elle se présenta, fit preuves les douleurs
Se changent en plaisirs, et Toinette décharge.
Elle se trouve bien de l'infidélité.
Polignac est plus belle, et La Mothe est moins large;
En pareil cas, l'étroit vaut mieux que la beauté.
Partageant ses chaleurs entre l'homme et la femme,
Pour certain Cardinal elle entre en passion.
Rohan, tout glorieux d'une aussi belle flamme
Fait avec ses catins bientôt diversion,
Ne quitte plus la Cour, a le bonheur de plaire,
Obtient une entrevue, a chez la Reine accès,
Couche enfin avec elle, et la rend bientôt mère.
Ce pauvre cardinal n'eut pas un long succès;
Toinon s'étant donnée, elle voulut se vendre;
Le cardinal rougit d'acheter ses bienfaîts;
La Reine le vola sans qu'il put s'en défendre
Et mit sur lui le vol. De là ce grand procès.
Tout le monde vit clair; le Parlement vit trouble.
Le cardinal perdit. Louis est éclairé?
Il voit que la Reine est aussi catin que double.
Rohan est à la Cour par Louis attiré;
Toinette des Bourbons augmente la famille;
Ce commerce à Louis est à peu près égal:
Mais nous qui nourrissons et père, et mère, et fille
Pouvons nous écrier avec le cardinal
Que les reines catins ont toujours fait du mal.«
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